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Forum Communiquer - Espacemembre - anciens du croiseur MONTCALM
anciens du croiseur MONTCALM
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Forum anciens du croiseur MONTCALM
Jean-milot@tele2.fr
14 / 04 / 09

SALUT J'AI PRIS BONNE NOTE DE TON SOUHAIT A PROPOS DE TON FUTUR RÉCIT ET MÉMOIRE SUR LE MONTCALM.

C'EST POSSIBLE, JE PEUX FAIRE UN PETIT EXPOSE SUR L'INDO AVANT 1954.

IL EST A NOTER QUE LE RÉCIT NE COMPORTERA QUE MES SOUVENIRS DE MES 15ANS ET CE EN TANT QUE LYCÉEN ET NON COMME MARIN AFFECTE SUR TON PRESTIGIEUX NAVIRE QU'ÉTAIT LE MONTCALM.

JE SUIS MONTE SUR LE MONTCALM A PLUSIEURS REPRISES ET DISCUTE AVEC L'ÉQUIPAGE

D'AUTRE PART, DIS MOI CE QUE TU SOUHAITES QUE JE TE FASSE PARVENIR COMME EXPOSE POUR ÉVITER DES REDONDANCES, J'AI MA PETITE IDÉE MAIS JE PRÉFÈRE QUE TU ME DISES CE QUE TU VEUX

A BIENTÔT
Jean-milot@tele2.fr
09 / 04 / 09

SALUT MALTER,

BIEN REÇU TON MESSAGE, JE T'EN REMERCIE.

JE VOIS, TU VIS DANS UNE RÉGION VITICOLE DE SURCROÎT LE FAMEUX KIR.

SI JE MOURRAIS, JE VOUDRAIS QUE L'ON M'ENTERRE DANS UNE CAVE OÛ IL Y A DU BON VIN.... ET SURTOUT LA TÊTE SOUS LE ROBINET DE PRÉFÉRENCE DU NUIT ST GEORGES

MERCI POUR TA RÉPONSE, JE PENSE QUE WERNER ( MICACHE ) A RECU MON MESSAGE SI NON PRÉVIENS-LE S.T.P.

Creusotin
08 / 04 / 09
Message pour Jean Millot.
Désolé, j'ai dû taper sur une touche parasite ... Donc je disais que je suis natif du Creusot en Saône et Loire. Je suis donc Bourguignon, et en plus j'habite DIJON, le capitale ... de la Bourgogne.
C'est bien d'avoir envoyé tes compliments à Michel, il les mérite et il doit être content.
Précision : je suis secrétaire de l'Amicale de la Marine de DIJON. Je te donne l'adresse de notre site :
amicalemarine.dijon.cegetel.net.perso.cegetel.net

C'est long, mais si tu met la 1ère page dans tes favoris, après tu n'as pas tout ça à taper.
Amitiés
Bernard
Creusotin
08 / 04 / 09
Message à l'intention de Jean Millot (Kouribga).

Tu me demandes où j'habite. Déjà mon pseudo (login) devrait te donner une indication : Creusotin, ça veut dire que je suis natif de la ville de LE CREUSOT
Jean-milot@tele2.fr
08 / 04 / 09

CE MESSAGE S'ADRESSE A WERNER MICHEL ( Micache )

SALUT WERNER,

J'ai donc reçu un message de MALTER au sujet de ton exposé et tes souvenirs du MONTCALM

Je t'ai répondu mais il y a eu une confusion de destinataire, aussi, je te prie de m'en excuser.

Je t'adresse à nouveau cette réponse et te demande de prendre connaissance de mes courriers sur ton site.

En lisant tes épisodes celles-ci me rappellent pleins de souvenirs de mon adolescense en INDO.

Pourquoi?

Eh bien mon ami, j'y suis monté sur le MONCALM, plusieurs fois, lors de tes escales à Saigon EN FACE DE L'AMIRAUTE FRANCIS GARNIER AU QUAI LE
MYRE DE VILLERS oû se trouvaient les deux canons qui tiraient tous les matins pour nous annoncer les couleurs à 8heures.

Je serais aussi heureux de rentrer en contact avec les anciens du DUMOND DURVILLE, SAVORGAND DE BRAZZA, DUGAY TROUING DU FRANCIS GARNIER DU FOUDRE, sur tous ces navires, j'y suis monté et discuté avec l'équipage

Ces souvenirs ne nous rajeunissent pas, mais nous sommes toujours jeunes car nos coeurs le sont toujours et notre mémoire est intact.

Je te laisse donc mon telephone 06 29 02 60 22, si tu veux converser avec moi cela me ferait plaisir

J'ai lu tes épisodes avec beaucoup d'intérêts et d'admiration et bien sûr d'amertune au sujet de cette exode des réfugiés du nord vers le sud aprés DIEN BIEN PHU

A TE LIRE



Jean-milot@tele2.fr
08 / 04 / 09

SALUT MALTER,

Nous voila en phase!

tu es la deuxieme ou la troisieme personnes à me signaler que mon mail refuse les réponses?

KERVERN DE COMAR MEKONG m'a envoyé un mail, lui non plus n'a pas pu me joindre ainsi que ARPETE17, demandant que les anciens se joignent à son association?

A toute fin utile, voici mon
Mobile 06 29 02 60 22

Un grand bonjour à WERNER, je lui adresse toutes mes félicitations à propos de son exposé et ses souvenirs tout à fait fideles et trés riches

Je vais lui écrire

Merci de m'avoir répondu et à bientôt

PS oû habites-tu?

Moi, je suis dans la région parisienne.



Creusotin
07 / 04 / 09
Bonjour.
En premier lieu, merci de t'intéresser ainsi aux souvenirs des anciens du Croiseur MONTCALM. Cela me fait énormément plaisir.
Si tu veux féliciter l'auteur de ces souvenirs, et tu aurais raison de le faire, il faut t'adresser à Michel WERNER sur la précision de sa mémoire ... ce sont des évènements qui datent de plus de 50 ans !
Quant à moi, je ne suis que le secrétaire qui a mis en ligne ces textes rédigés par Michel.
P.S. : J'ai essayé de te passer un mail, mais j'ai eu un avis de non acheminement. Désolé. Redonne-moi ton adresse sur ma propre adresse mail ci-dessus.
Cordiales amitiés
Bernard
Jean-milot@tele2.fr
07 / 04 / 09

SALUT LES ANCIENS,

NAVRE, JE NE SAIS PLUS A QUI FAUT-IL REPONDRE A PROPOS DE CES SOUVENIRS POIGNANTS, A MALTER
(CREUSOTIN) OU A WERNER (MICACHE)?

IL Y A EU UNE CONFUSION DANS MON ESPRIT, AVEC TOUTES MES EXCUSES COLLÈGUES!

D'AUTRE PART, J'AI ADRESSE MON MESSAGE A WALTER AU LIEU DE MALTER.

VOILA, JE PENSE QUE J'AI RÉPARÉ MON ERREUR,VOUS ALLEZ VOUS MANIFESTER N'EST-CE PAS?

A VOUS LIRE
Creusotin
28 / 03 / 09
Tes souvenirs du Montcalm sont maintenant entièrement sur Alabordache, et je les connais presque par coeur. Pardonne-moi si j'ai inversé deux articles, comme je te le disais dans mon message, j'ai confondu deux sortes de marques que j'avais faites sur tes pages.
En tout cas, tes "mémoires" semblent intéresser ... tu as déjà une réponse !
A plus, cher Michel.
Micache
28 / 03 / 09
6ème EPISODE - RETOUR EN FRANCE

Le départ de Saïgon (maintenant Ho Chi Min Ville) se fait d'une manière plus discrète que notre arrivée !
Un dernier regard en direction du Cap Saint-Jacques qui marque l'entrée de la rivière maintes fois remontée, et nous quittons définitivement ce merveilleux pays, la tête pleine de souvenirs glanés ici et là au cours de notre séjour, mais aussi avec plus de maturité que cette expérience nous transmet ...
Adieu donc la baie d'Along aux mille rochers, adieu le palais royal de Hué et le temple d'Angkor au Cambodge, adieu tout simplement à la luxuriance des paysages et à la gentillesse des habitants (à l'époque, je n'imaginais pas, et eux non plus, les années de guerre à venir et les souffrances qui seraient leur quotidien pendant 20 longues années, mais ça, c'est encore une autre histoire).
D'autres sites exceptionnels nous attendent car le retour vers la métropole est moins précipité que l'aller et de nombreuses excales sont prévues ...
D'abord, Singapour, encore très "british" à l'époque : visite de la ville et de ses vieux quartiers chinois très typiques qui vont bientôt être remplacés par d'immenses gratte-ciels qui commencent à s'élever ça et là ... les mètres carrés de ce bout d'île devant être exploités au maximum !
Ensuite, c'est Rangoon, capitale de la Birmanie, avec la visite du sanctuaire dominé par l'étincelante pagode Shwedagon, couverte d'or et de pierres précieuses. Encore quelques tours d'hélices, et voilà Ceylan (maintenant Sri Lanka) à Colombo : là aussi l'Union Jack a laissé son empreinte ... On se contentera d'une courte visite et d'une excursion au jardin botanique de Kandy, merveille de végétation exubérante.
La deuxième partie de l'océan Indien nous tend les bras, mais cette fois ce dernier se montre bien conciliant par rapport à l'effroyable tempête que nous avions endurée à l'aller ... mais on se calme, on n'est pas encore arrivés !
Nous voilà en mer Rouge et plus précisément en Erythrée où nous accostons à Massaouah. La température y est toujours éprouvante et une excursion nous est proposée (en camions militaires débâchés) vers les hauts plateaux, par une route de montagne sinueuse, pour la visite de la ville d'Asmara où l'on retrouve un climat acceptable.
Passage à nouveau du Canal de Suez et un salut à la statue de Ferdinand de Lesseps (qui sera bientôt dynamitée par les Egyptiens lors de l'affaire de la souveraineté du Canal, campagne israëlo-britannico-française, mais là encore, c'est une autre histoire)... et on ne fait que passer !
Dernière escale au Liban à Beyrouth : merveilleuse ville au passé prestigieux, tant au point de vue historique que commercial. Les amoureux des vieilles pierres (dont je fais partie) vont faire un tour dans la campagne proche pour admirer le magnifique temple de Baalbeck. Et pour terminer cette escale en beauté, une réception pour tout l'équuipage du
Montcalm nous est proposée dans les jardins de l'Ambassade de France, atmosphère conviviale parmi les personnalités civiles, politiques et militaires de la ville ... Buffets bien garnis, boissons à discrétion ... Que demander de plus pour des marins ?

Enfin, direction Toulon avec une seule idée en tête : les PERMISSIONS ... Revoir la France, le pays natal, et la famille après cette longue absence. Quel bonheur, ces retrouvailles !
FIN
Signé : Michel WERNER, quartier-maître électricien à bord du croiseur MONTCALM
Jean-milot@tele2.fr
28 / 03 / 09

SALUT L'ANCIEN,WALTER

EN EFFET, NHATRANH, SES PLAGES DE SABLE FIN ET SES COCOTIERS SON EAU A 30°, QUEL REVE!

CONNAIS-TU LE CAP ST JACQUES?

OUI, HCM, C'EST LE CENTRE NÉVRALGIQUE DU COMMERCE.

LA CULTURE VIETNAMIENNE EST FONDEE SUR LE RESPECT D'AUTRUIE, LES PERSONNES ÂGÉES, LA COURTOISIE,ET LA FAMILLE.

JE SUIS HEUREUX QUE TU AS EVOQUE CETTE GUERRE AVEC BEAUCOUP DE PHILOSOPHIE, EN EFFET, AVEC UN PEU DE RECUL, QUI A GAGNE, QUI A PERDU?

VASTE DEBAT!

LA JEUNESSE SE MOQUE DE CETTE GUERRE CAR CE N'EST PAS LA LEUR

J'AI EU L'OCCASION DE DISCUTER AVEC LES ANCIENS COMBATTANTS, LES REPONSES SONT MITIGEES.

Jean-milot@tele2.fr
28 / 03 / 09

SALUT L'ANCIEN WALTER,

Je vois que tu as séjourné en Indo durant l'exode des gens du Nord vers le Sud, exode douloureuse pour bien de ces réfugiés fuyant le communisme après BIEN DIEN PHU.

J'avais 15 ans, je me souviens très bien de cette épisode.

Mon père faisait parti du corps expéditionnaire et a combattu pendant la seconde guerre mondiale, blessé et prisonnier des Japonnais à la caserne du 11eme RIC le 9 mars 1945 ( MARTIN DEPALLIERE )prés du jardin botanique.

1ere épisode

Fuite des Saigonnais en 1944/45 devant les Japonnais vers les
provinces, nous etions du lot.
Nous avons rejoint l'Ile de mes grands parents en face de Mytho
( l'Ile THOISON , avons vécus pendant 4 à 5 mois avant de reprendre la fuite en traversant le MEKONG à 20h car les Vietminh voulaient notre peau.

Pour info, L'AMIRAL CHARNER a été coulé juste en face de l'Ile de mes grands parents, de la terrasse nous pouvons l'apercevoir

Nous nous sommes retrouvés à MYTHO( 70 km de Saigon)début 1945 prés d'une caserne de transit des militaires partant en opération dans le deltat du Mekong ( beaucoup de Nord Africains )

C'était avant DIEN BIEN PHU.

Tu as relaté avec précision l'exode des réfugies du nord vers le sud après 1954.

Je l'ai vécue pas en tant que réfugié car je fréquantais l'Institution TABERD, l'école des fréres prés de la Cathedrale de Saigon, j'avais 15 ans

Bien des livres relatant cette époque avec beaucoup de détails
( INDOCHINE DE 1945 A 1962 de Bernard FALL, éd. LAFONT )

Faisant partit de la J.E.C.
( jeunesse étudiante catholique ) de mon école, mes camarades et moi avons donné nos samedis et dimanches en sillonnant les rues de Saigon et de sa banlieue en camion militaire des GMC pour recueillir différents objets et
les remettre à la croix rouge.

J'ai assisté à l'arrivée de ces réfugiés à Saigon, fuyant et essayant de protéger ce qu'ils pensent sauvable au risque et péril de leur vie.

Ces réfugiés forment une communauté autour de leur curé dans la région de DONG NAI ( 60km de Saigon ), sont commerçants ou cultivateurs.

Il y a eu pas mal d'incidents graves avec les autorités locales.

Tu as apprécié la Baie D'Along à juste titre, c'est l'une des 7 merveilles de la nature.

Les paysages sont sublimes, on ne peut rester insensible à de telle beauté.
Tous ces paysages sont entrain de disparaitre au profit des societes qui exploitent et font sauter les montagnes pour recueillir je ne sais quoi
( phosphates?)

Je suis monté sur pas mal de navires accostant au quai Le Myre De Villers en face de l'Amirauté Francis GARRNIER

Je suis rentré en France aprés avoir passé un concours à Francis Garnier pour rejoindre St Mandrier à Toulon.

Nous étions une vingtaine, malheureusement,il n'y avait que 4 d'admis:
2 pour les arpètes dont 1 a raté son brevet à Rochefort et s'est retrouvé comme matelot d'équipage, 2 pour les mousses dont 1 a refusé de partir
pour cette école.

Ceci étant dit, bon vent et vive la marine( bouchons gras et pingouin)

Micache
28 / 03 / 09
5ème EPISODE : REFLEXIONS PHILOSOPHIQUES ET ANECDOTES

Je suis retourné à Saïgon, ou plutôt Ho Chi Min Ville, plus de cinquante ans après ... Que de changements... le béton a remplacé le bois. Scooters, motos et mobylettes envahissent les rues... et l'Indochine devenue le Viet-Nam, avec ses habitants qui paraissent vouloir tout oublier, surtout la jeunesse ... et qui vous accueillent avec une courtoisie et une politesse propres à leur culture et à leur si ancienne civilisation.
Je suis donc en campagne pour un an, disons en fin de guerre d'Indochine, puisque le coup de grâce a été Dien Bien Phu, suivi plus tard des accord de Genève limitant l'accès aux territoires du Nord, via le 17ème parallèle.
A cette époque, et malgré mon jeune âge, je sens l'inutilité de la présence de ces croiseurs dans ce genre de guerre. A part le contrôle des côtes (alors qu'il n'y avait pas de marine Vietminh !), ces navires devaient sans doute apporter un soutien moral aux troupes engagées (ou à ce qu'il en restait ...). Je pense que l'on a dû pilonner une ou deux fois un objectif lointain, tirs guidés par un avion d'observation. Quant aux Bofors, ils sont restés muets puisqu'il n'y avait pas d'aviation ennemie. Par contre la marine fluviale (dite "kaki") et l'aéronavale étaient indispensables. Mais laissons de côté ces problèmes de stratégie "politico-guerrière" dont j'ignorais tout à cette époque.
Le port de Saïgon est vite encombré par les grosses "bailles" (croiseurs, porte-avions, vaisseaux étrangers ...) et il faut donc planifier la rotation des navires en fonction des missions de chacun. En général, le Montcalm est basé quelque temps à Saïgon, ensuite il part en mission de surveillance le long des côtes, faisant escale dans les principaux ports (Tourane, Hué, Nha Trang, etc ...) ou reste en rade foraine dans des sites merveilleux : baie d'Along, où l'équipage peut prendre du repos après de longues navigations (Port Dayot, etc ...).
Les plages sont d'une exceptionnelle beauté et nous, les électriciens (dans certains cas, on se considère comme "personnel machine et prioritaire") on n'est jamais les derniers pour sauter dans les embarcations ... direction la baignade.
Anecdote, parmi tant d'autres : Pour les officiers, on inaugure le ski nautique : Une échelle de coupée est descendue pour le départ des candidats. Et je me rappelle notre officier électricien, trois galons, de grande famille, très vieille France, physique longiligne ... Départ : la vedette met plein gaz, le filin se tend, le skieur prend son essor vers des flots accueillants ... Hélas ! il saute à l'eau trop tôt. Alors que tout l'équipage est accoudé au bastingage, une grande silouhette blanche passe entre deux eaux, tout le long du bord, tenant désespérément la poignée du filin ... sans reprendre la maîtrise des skis en surface. Ola et explosions de rires ...
Une autre anecdote :
"Un homme à la mer !, un homme à la mer !"
Tout le monde connaît cet appel de détresse. Présentement, le Montcalm est en opération de surveillance des côtes. Le mer est houleuse, la vitesse est d'environ 20 noeuds et le temps plutôt gris dans cette partie de la mer de Chine. Avant que l'alerte soit entendue à la passerelle et les ordres transmis quant à la conduite à tenir, le bateau suit toujours sa course. Je suis en dépannage sur un répétiteur de cap, du côte du B.K.M., quand je vois soudain tout l'équipage scruter aux jumelles le plan arrière de l'horizon, pendant que le croiseur vire à 180 degrés.
Un homme à la mer ... Imaginez que c'est vous ! Vous levez les yeux et, entre deux vagues, vous voyez votre bateau s'éloigner... s'éloigner. Il devient tout petit alors que vous avez du mal à vous maintenir en surface entre deux gorgées d'eau de mer.
Sur le bateau, toutes les jumelles dont la passerelle peut disposer sont "chauffées à blanc"... Un homme à la mer, c'est juste une petite tête qui dépasse à peine des vagues, l'équivalent d'un ballon de football, qu'il faut chercher à plusieurs kilomètres, heureusement dans l'environnement du sillage récent tracé par les hélices du bateau.
On l'a récupéré ... Le naufragé doit s'expliquer : histoire banale dans une cuisine du bord, dispute entre deux matelots : "si tu m'embêtes encore, je me fous à l'eau" ... exécution, et pour terminer : aux fers en fond de cale (mais c'est quand même mieux que la noyade !) Ouf !
La guerre n'a rien de ludique ! Pour quelques uns qui en profitent, des milliers, voire plus, ne souffrent d'une manière directe ou indirecte. Beaucoup, de quelque bord qu'il soient, périssent pour un idéal personnel ou plus ou moins imposé ... Mais ceci est encore un autre problème !
A Tourane, durant une escale, nous sommes quatre copains, entre autres, à quitter le bord pour aller nous baigner dans la baie.
Retour avec un camarade, nous laissons les deux autres à la plage prolonger la baignade... Catastrophe : le soir, nous apprenons que l'un des deux, notre copain de table, un matelot torpilleur du Montcalm, s'était rompu le coup en plongeant d'un rocher... Banal accident qui nous a beaucoup éprouvé. Le commandant et le commissaire du bord sont venus répertorier ses affaires personnelles pour les envoyer à ses parents. Enterrement provisoire en terre indochinoise, sans doute avant un rapatriement du corps ultérieurement. Je m'en souviens encore avec tristesse.
Anecdote peu courante et très peu divulguée à bord, mais nous en étions les témoins (façon de parler !) Dans le poste 5 bâbord (le nôtre), un de nos comarades nous fait part de son mariage (par anticipation) ... Effectivement, il a "fréquenté" une jeune fille en France et les conséquences très positives qui en sont découlées on incité les parents de la future mariée à régulariser précipitamment les liens du futur ménage. Cérémonie très brève chez le commandant : signature de l'intéressé, coupe de champagne, félicitations ... et tout est rentré dans l'ordre.. présentement !
A suivre
Micache
26 / 03 / 09

4ème EPISODE : LES MISSIONS DE LA CAMPAGNE

Quels endroits merveilleux ai-je pu admirer en étant sur place : la baie d'Along ... Quel paysage fantastique ! Maintenant, avec les documentaires de la télévision, et la démocratisation des voyages, beaucoup de personnes ont pu découvrir ce site. Mais il y a 50 ans, peu de gens en connaissaient l'existence et, à plus forte raison, la beauté. Le Montcalm ne pouvant slalomer entre cette forêt d'îlots rocheux, un arrangement fut conclu avec le commandant d'un semi-submersible qui était sur les lieux afin de nous faire visiter plus amplement ce site unique : entre autres, le Chandelier, la grotte de la Surprise et, par respect pour nos morts, le Cimetière des marins ...
Une autre fois, l'armée de l'air, moyennant une participation de quelques piastres, mit à notre disposition un avion Nord-Atlas pour une excursion au temple d'Angkor, via Pnom-Pen. Là aussi, un site exceptionnel de la période Khmer ... qui m'a encouragé à le revoir récemment.

Tout ceci était bien beau ... c'était la cerise sur le gâteau, mais la vie de marin avait quand même des exigences incontournables : la routine des quarts au gyrocompas, à la barre électrique ou aux machines, sans compter les exercices de sécurité impromptus et la maintenance du matériel propre à notre spécialité d'électricien.

L'état de guerre et l'éloignement familial commencaient à peser sur nos épaules de jeunes hommes de 18 ans...
Le croiseur Montcalm a toujours été présent pour des missions humanitaires : le côté Saint-Bernard lui va bien ! ... (On se rappelle l'opération d'évacuation de Namsos en 1940, le tremblement de terre en Grèce où il porta secours à la population civile en 1953, etc ...) et maintenant le rapatriement des habitants du Nord Tonkin, ceux qui fuient le régime communiste Viet-Minh.
Les LSM (Landing Ship Medium) accostent le long des flancs du croiseur mouillé à quelques encablures des derniers îlots de la baie d'Along, et l'équipage disponible assiste à l'embarquement de ces réfugiés déstabilisés, anxieux, angoissés en ce qui concerne leur avenir, emportant avec eux ce qui leur semble le plus utile, le plus indispensable à leur future vie. En définitive, pas grand'chose ! A l'occasion d'un embarquement, j'ai même vu, portée par un désespéré, une énorme croix de bois provenant dans doute d'une lointaine chapelle chrétienne ... tel le Christ durant sa Passion. Tous ces gens, en majorité chrétiens, regardent avec une faible lueur d'espoir ce grand navire de guerre qui les domine et qui doit les emmener vers un nouveau destin, bien incertain ...
Le Montcalm n'est pas prévu pour ce genre de tâche. Heureusement, il bénéficie d'une grande plage arrière et d'un poste (le n° 10) à l'extrémité du bateau, normalement occupé par le corps des musiciens lorsque l'amiral est à bord, et qui leur est présentement assigné. De toute façon, durant ces transferts, ils sont toujours en surnombre par rapport au nombre de places disponibles, car le reste du navire leur est interdit afin qu'il n'y ait pas de gêne ni d'interférences avec les tâches de l'équipage.
Chaque mètre carré à l'abri du vent est exploité : derrière la tourelle de 152, dans les barbettes des canons Bofort, dans les coffres à usages multiples situés sur le pont, etc ...
Les charpentiers ont construit avec des bastings et des bâches quatre W.C. à l'aplomb de la poupe. Hommes, femmes et enfants sont emportés dans cet exil douloureux, et il y aura deux naissances à bord durant les trois rotations que le Montcalm a effectuées.
Le croiseur n'est pas le seul à accomplir cette mission et de nombreux navires de guerre y participent. Entre autres, les porte-avions Arromanches et Bois-Belleau, le LSD La Foudre, etc ... ainsi que des navires états-uniens : opération "passage to freedom".
Cette évacuation de populations du Nord vers le Sud, fuyant les menaces communistes du Tonkin, nous amène à réfléchir, car elle nous démontre que toutes les guerres ont des conséquences dramatiques sur les civils : déstabilisation, mort, misère, exode, ...
Depuis les accord de Genève instaurant le partage du pays de part et d'autre du 17ème parallèle, nous nous sentons inutiles en Indochine. De septembre 1954 à mai 1955, soit près de 9 mois, on assure uniquement la surveillance et le contrôle des côtes de l'Annam jusqu'au large duTonkin (Iles Norway et Paracels) ...
Ensuite, les unités navales retournent en métropole ou dans les Dom-Tom : rapatriement des flottilles embarquées et/ou carénage dans les arsenaux disponibles.
En parallèle, sur la rivière de Saïgon, on remarque la présence de bâtiments américains, de plus en plus nombreux, bien qu'ils se montrent très discrets : l'allure de navires de servitude, genre cargos ... mais bardés d'antennes radar et radio, en plus d'un ou deux hélicoptères embarqués... Ils préparent la relève ... Ce sera leur guerre du Viet-Nam !
Micache
26 / 03 / 09
3ème EPISODE : L'INDOCHINE

Enfin le calme ...Nous aurons l'escale à Saïgon après le détroit de Malacca. Depuis quelque temps, on n'est plus obligés de dormir dans nos postes respectifs, vu les températures équatoriales ...Je me suis trouvé un petit endroit formidable sur le spardeck, et après le quart, il m'est parfois difficile de m'emdormir tellement la vue est belle. J'entends le bruissement de l'eau le long de la coque. Le ciel est rougeoyant le soir, constellé d'étoiles la nuit ... merveilleux !
Et voilà le Cap Saint-Jacques ... c'est l'embouchure de la rivière de Saïgon, longue d'environ 30 km, qui doit nous mener à notre but final.
La première partie de la rivière de Saïgon se fait au poste de combat : les équipages du Gloire et du Montcalm, jugulaire au menton, sur le pied de guerre. Supposons que, dans ce paysage marécageux couvert de joncs, roseaux et multiples plantes aquatiques, un bruit de détonation hostile à notre égard se fasse entendre : la réponse serait une demi-tonne de ferraille délivrée par nos canonniers sur le qui-vive... Heureusement cette éventualité ne s'est pas présenté !
Quelque temps plus tard, nous croisons le L.S.D. La Foudre qui descend vers le Cap Saint-Jacques. L'équipage, torse nu, vaque à ses occupations et nous regarde d'un oeil amusé ... Plus tard, nous ferons comme eux ... décontractés !
Pour l'arrivée à Saïgon, changement de style : tenue blanche obligatoire et alignement des hommes disponibles sur les plages avant, arrière et dans les superstructures. Nous recevons les honneurs et hommages dûs à notre rang (ou plutôt à celui de l'amiral et de son état-major), au son de la fanfare. Pour les réceptions des officiels, il faudra attendre car les croiseurs doivent alors faire demi-tour pour venir s'amarrer au quai Catinat, et ce n'est pas une mince affaire. A tour de rôle, il faut pratiquement "beatcher" (dison, piquer du nez) sur la berge boueuse, se faire pousser par un remorqueur et il ne reste pas large à la poupe sur la rive opposée.
Saïgon n'a rien d'un grand port maritime et la ville ne peut se comparer à Tourane ou à Hué (ville impériale), mais à l'époque, elle a le charme colonial des "possessions françaises" ... Il n'y a encore que des habitations basses, souvent en bois, et les vélos "pousse-pousse" se répandent dans les rues. Je me souviens des premiers contacts avec la population, les marchands de soupes dans les rues, les gens assis sur leurs talons, chiquant le bétel, discutant, riant ... encore bien loin de la guerre ... ignorant que le pire était ) venir pendant vingt ans ...
(A suivre)
Signé : Michel WERNER
Micache
25 / 03 / 09
MISE AU POINT de MALTER : Lors de la frappe du 1er épisode, j'avais pourtant bien précisé qu'il s'agissait des souvenirs de Michel WERNER, mais j'ai eu la surprise de constater que le titre où je le précisais n'apparaissait pas. Rendons à César ...

2ème EPISODE : JE SUIS MEMBRE DE L'EQUIPAGE DU MONTCALM

Depuis mon embarquement sur le Montcalm, on ne chôme pas ! En février, escales à La Valette (Malte), puis l'Afrique du Nord (Alger, Oran, Bizerte ...), la Côte d'Azur (baie de Villefranche) ... avant d'entamer la croisière de printemps 1954 qui doit nous amener jusqu'à Brest (exercices interalliés). Mais, au large de Gibraltar, ordre de faire demi-tour vers Toulon : Dien Bien Phu prévisage le glas de l'Indochine française ...
Le lieutenant de vaisseau chef du service électricité me fait appeler et me dit que "je n'ai pas l'âge d'aller en campagne (à quelques mois près)" et il me propose de débarquer ... Mais plutôt que quitter le croiseur pour une affectation inconnue, et peut-être aller en Indochine plus tard, c'est tout réfléchi ... Je reste à bord.
Quelques jours de permission par bordée pour l'équipage nous sont octroyés pendant que les deux croiseurs, Gloire et Montcalm, sont équipés avec un armement complet type guerre, pour la future campagne.
.......
Retour à bord.
Accoudé au bastingage, je suis à la poupe du bateau, près des grenades sous-marines. A côté de moi, il y a deux légionnaires (ou des gars de la Coloniale ?)embarqués pour quelque mission que j'ignore ... Je regarde le double sillage produit par la propulsion, sachant que chaque tour d'hélices qui labourent la surface de la mer m'éloigne de la France et me rapproche de cette destination : l'Extrême-Orient et ... la guerre.
De bien belles images à engranger dans ma jeune vie de marin : Port-Saïd et le canal de Suez - comme tout le monde, on en connaît l'existence, mais naviguer sur ce chenal étroit avec, immédiatement sur chaque bord, le désert brûlant, c'est inoubliable. Ensuite vient la mer Rouge : la température dans les chaufferies et les machines est intenable : le commandant accorde au hommes de quart un régime spécial, notamment en boissons ...
Enfin l'océan Indien : là, une violente tempête nous attend ... hublots fermés à 6 taquets, ça secoue dur ...
Le Gloire est devant nous. Normalement, on l'a en point de mire à quelques encablures... mais les vagues sont énormes et le vent dément ...Je monte au BKT (blokhaus de Tir, au-dessus du BKM, blokhaus de Manoeuvre). Entre deux impacts de vagues et malgré les embruns qui montent jusqu'à moi, je parviens à prendre quelques photos. Le Gloire, comme un bouchon porté par ces vagues puissantes, se trouve tantôt à 10° bâbord, tantôt à 10° tribord...
(A suivre)
Creusotin
25 / 03 / 09
1er EPISODE : L'EMBARQUEMENT

Le MONTCALM, c'est mon bateau ! Beaucoup de membres qui ont composé son équipage ont formulé la même appropriation, sans doute avec plus ou moins de conviction. Mais ce sentiment d'appartenance bien compréhensible est toutefois erroné, car c'est plutôt nous qui étions au service du croiseur ... En ce qui me concerne, cela débuta il y a bien longtemps ... en 1953 ... j'avais 17 ans...

Après six mois de cours intensifs d'électricité à l'école de Querqueville (Cherbourg), les notations ont été faites : chaque nouveau matelot (dûment breveté) connaît maintenant son classement et demain sera un grand jour.
Tous les gradés et instructeurs sont présents et devant le tableau noir où sont affichées les affectations depuis quelques jours, les embarquements disponibles sont choisis en fonction des résultats obtenus durant cette formation d'"électricien G". Les tractations sont rudes : certains voulant telle affectation convoitée par d'autres. De plus, il faut avoir des "informations" sur les bateaux proposés. Et chacun de quêter des renseignements auprès des gradés susceptibles d'en donner...
Il y a en tête de liste (je m'en souviens) le Richelieu : un instructeur me le recommande chaudement. Il y a aussi un croiseur : d'autres ne m'en disent que du bien, ajoutant qu'il navigue très souvent, contrairement au Richelieu qui reste longtemps à quai ...En tant que major de ma promotion, je n'ai pas de problème et je suis le premier à choisir mon embarquement : ce sera sur le croiseur MONTCALM.
.....
Toulon, la porte principale de l'Arsenal, le quai Missiessi, tout au fond de la rade où sont amarrés les croiseurs. Je ne me rappelle plus comment j'y suis arrivé en ce dimanche soir ... Je me trouve maintenant au bout de l'embarcadère. Sac sur l'épaule, je me dirige vers cette grande masse sombre qui se découpe sur un ciel étoilé ... Que c'est grand, un croiseur ! C'est la première fois que j'en vois un, et que c'est beau aussi ! Je suis fier de mon choix. Ce premier contact me marquera toute la vie.
Plus je m'en approche, plus j'entends le "souffle" du bateau relié à "la terre" par un tas d'aussières et de tuyaux de toutes sortes. Une échelle de coupée me permet d'accéder à bord. Il faut montrer "patte blanche" et s'ensuivent quelques démarches au BSI (Bureau du Service Intérieur), pour l'embarquement. C'est OK, on régularisera plus tard et, pour le moment, on me guide vers mon futur "appartement", en l'occurrence le poste 5 bâbord, celui des électriciens G.
Accueil chaleureux, discussions à n'en plus finir avec mes futurs copains actuellement à bord ... interrompues un moment pour trouver le bosco de service et aller quérir un hamac. J'ai une place de choix pour l'accrocher, au fond du poste, près d'un hublot. Chouette !
Me voici paré pour ma première nuit sur le Montcalm... Il y en aura un grand nombre pendant ces 3 ans, 2 mois et 12 jours à bord ... (A suivre)
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